Si la matrice électrique brésilienne se caractérise par la prédominance de la génération hydrique, le pays se tourne peu à peu vers d’autres formes de production d’énergie et notamment vers celle de l’utilisation de la biomasse comme source d’énergie électrique.
La remise en question de la génération hydroélectrique au Brésil
Le Brésil dispose du quatrième parc générateur hydroélectrique du monde, derrière la Chine, les USA et le Canada, avec un potentiel hydrique estimé à 268 Gw et dont à peine 30% est aujourd’hui exploité. Mais, ce modèle hydrique, fondé sur la construction de grands réservoirs de régularisation pluviale, de manière à diminuer le risque hydrologique, est aujourd’hui remis en question.
Tout d’abord pour des raisons de protection de l’environnement. La majorité du potentiel hydrique non exploité (63%) se trouvant dans le binôme amazonien, où la construction de ces grands réservoirs de régularisation pluviale pose la question de ses impacts sociaux et environnementaux. La demande de paralysie partielle, et immédiate des travaux de l’usine hydroélectrique de Belo Monte, formulée par la Justice, en raison du préjudice que la déviation du Rio Xingu porterait aux familles de pécheurs de la région en est un parfait exemple.
Ensuite, pour des raisons purement économiques. La majorité du potentiel inexploité hydrique se trouvant dans le nord du pays, alors que les principaux centres de consommations sont situés dans le sud-est, se pose la question du transport de l’énergie et de son coût financier.
Le potentiel brésilien de la biomasse issue de la canne à sucre
Actuellement, le principal potentiel brésilien, en matière de biomasse, réside dans la bagasse, résidu fibreux obtenu après broyage de la tige de la canne à sucre. Le Brésil possède 434 usines sucrières qui fonctionnent toutes en autonomie énergétique grâce à l’utilisation de la bagasse brulée dans les chaudières pour obtenir de la vapeur. Mais seulement 20% d’entre elles (88 unités) commercialisent leur excédant d’électricité sur le marché.
La réserve potentielle de bioélectricité de la canne à sucre non utilisée est immense. Selon les études les plus récentes, on estime que si l’on arrivait à utiliser toute la biomasse de canne disponible dans le pays, il serait possible de produire en moyenne 13.000 MW d’électricité par an, l’équivalent de la production annuelle de Itaipu, la seconde centrale hydroélectrique au monde en terme de puissance installée.
L’utilisation de sources renouvelables pour la production d’énergie est un enjeu crucial pour le Brésil. Entre 2011 et 2020, la population brésilienne devra passer de 195 millions à 205 millions d’habitants et le nombre de résidences privées dépasser les 75 millions. Pour maintenir son rythme de croissance le pays devra investir fortement dans ces sources d’énergie renouvelables, et notamment dans l’utilisation de la biomasse issue de la canne à sucre comme source d’énergie électrique.
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Par Yves Crebec pour My Little Brasil