
Digital Factory Brazil reçoit Joana Picq, entrepreneure aguerrie. Franco-brésilienne, Joana Picq est très impliquée dans l’écosystème des startups en Amérique latine et en Europe. Cette jeune femme enthousiaste et pêchue revient sur son parcours.
Parlez-nous de votre parcours ?
Diplômée en ingénierie civile et industrielle à l’université brésilienne PUC – RIO, j’ai toujours voulu axer ma carrière vers l’international : bouger, partout et tout le temps, c’est ce que je voulais !
Je suis donc partie aux États-Unis où j’ai obtenu un certificat en UCR (global marketing) et LSE (valuation in volatile times), à l’UCLA (University of Californie), avant de poursuivre mes études en Australie et en Afrique du Sud pour enfin retourner au Brésil.
J’ai démarré ma carrière chez IBM Brésil puis j’ai intégré L’OREAL Brésil en tant que stagiaire marketing. A cette époque, je ne croyais pas au Brésil ! Les raisons ? Un taux de criminalité trop élevé et peu d’opportunités de carrière à l’international.
J’ai donc fait mes valises pour l’Europe où j’ai rejoint le groupe Microsoft, dans lequel j’ai travaillé pendant 4 ans en tant que Business Developer entre Paris et Munich.
Comment êtes-vous devenue une serial entrepreneur ?
Au cours de mes expériences professionnelles, l’idée de créer ma propre entreprise a fait son chemin. J’en ai toujours eu envie, mais je pensais qu’il fallait au minimum 1 milliard de dollars pour se lancer !
Lassée par le mode de management des grosses boîtes et particulièrement attirée par l’esprit startup, j’ai décidé de me lancer une bonne fois pour toute !
J’avais des milliards d’idées mais pour moi cela n’était pas le plus important, je voulais juste créer, construire quelque chose me permettant de gagner ma vie.
Direction Londres où j’ai pris part à l’aventure Zilok.com, plateforme de location mettant en relation particuliers et professionnels. J’étais alors chargée de son lancement au Royaume-Uni.
J’ai ensuite fondé Matchik.com, une plateforme de crowd-sourcing pour l’architecture. Je suis restée très impliquée dans l’écosystème des startups, notamment féminin, en soutenant les femmes fondatrices à travers mon travail chez TheNextWomen.com et Astia.org.
Pourquoi avez-vous décidé de revenir au Brésil alors que vous sembliez bien insérée dans l’univers entrepreneurial londonien ?
Je suis revenue en 2011 en tant que CEO de Voyage Privé Brésil afin de créer la filiale brésilienne de Voyage Privé et de constituer une équipe de plus de 10 personnes, qui travaillent encore aujourd’hui pour cette entité.
J’ai quitté Voyage Privé pour apprendre à coder et me lancer dans des projets entrepreneurs. Le Brésil n’était plus le même. Tout semblait aller à 100 à l’heure ici ! Or le milieu entrepreneurial européen se portait mal et il était de plus en plus difficile de lever des fonds.
J’ai décidé d’évoluer vers le marché de la téléphonie mobile au sein de JAMMP en tant qu’associé, percevant le potentiel de ce marché. C’est une start-up proposant des solutions de monétisation sur les réseaux sociaux et applications mobiles. Aujourd’hui je développe l’application mobile aux Etats-Unis, en Europe, Amérique Latine et Afrique du Sud.
Selon vos expériences, est-il nécessaire de se concentrer sur un unique projet pour réussir ?
Ayant été impliquée dans quatre sociétés en même temps, je suis la preuve vivante que ce n’est pas forcément nécessaire. En réalité cela dépend du caractère de chacun mais parfois gérer plusieurs boîtes permet de faire émerger des synergies.
Le tout est de définir et d’avoir clairement à l’esprit quels sont les projets prioritaires. Il faut connaître ses priorités mais aussi rester concentré sur ces dernières pour ne pas s’éparpiller avec d’autres idées et projets toutes les 5 minutes ! Sinon, tous les projets vont échouer !
Quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs qui cherchent à trouver LE bon associé ?
Premièrement, avoir confiance en son associé est indispensable. D’abord pour assurer son implication au sein du projet, ensuite pour garantir sa réussite.
Ensuite, la complémentarité ; il faut chercher quelqu’un de différent, qui soit bon là où on ne l’est pas.
Dernier point, mais non des moindres, avoir une vision commune en matière de valeurs et d’éthique est absolument nécessaire.
Pour finir, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est un bon pitch ?
Un bon pitch c’est savoir se vendre sans que l’auditoire ne s’en aperçoive, c’est connaître ses chiffres et son marché sur le bout des doigts et ne pas hésiter à les partager.
Le problème au Brésil avec les pitchs, c’est que les Brésiliens sont généralement de très bons orateurs. Or savoir se vendre est souvent plus important que de faire de la bonne exécution dans ce pays, il faut donc être assidu et vigilant avant d’investir.
Par Alexandrine Brami et Alicia Fournier, pour Digital Factory Brazil
[participez]
Cette interview est TOP! Bravo!!!
Cette interview est TOP! Bravo!!!
Un parcours impressionnant et atypique, cela force l’admiration.
Signé: un franco-brésilien
Un parcours impressionnant et atypique, cela force l’admiration.
Signé: un franco-brésilien