
Isabelle Dossa, directrice associée de A quenelle de Lyon à São Paulo, nous raconte son parcours et nous fait part de son expérience de femme entrepreneure au Brésil.
Isabelle, racontez-nous vos débuts au Brésil ?
Je suis arrivée au Brésil il y a 20 ans. Médecin de formation, installée à Paris, c’est en 1989 que je quitte la France suite à la mutation de mon mari.
J’ai commencé à travailler dans le milieu hospitalier et à m’investir dans un projet de recherche et développement concernant la malnutrition infantile, « Projecto favelas », un projet de l’école de médecine de São Paulo financé par le groupe Nestlé.
En 1994, départ pour le Mexique. J’y travaille pour une ONG, Sna JOLOBIL avant de m’envoler pour les Etats-Unis, pour un poste de chargée de fundraising sur le projet Hunger à Dallas. Je voulais vraiment travailler et m’investir dans le monde associatif pour être un acteur du changement, persuadée que tous ensemble nous pourrions construire un monde meilleur.
C’est pour cet objectif que je rentre en France et décide de retourner sur les bancs de la fac pour obtenir un diplôme de gestion administrative des ONG. En 2003, me voilà repartie au Brésil, pour mettre à profit mes talents et m’investir au sein de Casa do Zezinho, une ONG qui œuvre pour les enfants de São Paulo en situation de vulnérabilité.
Vous décidez finalement de vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale au Brésil. Pourquoi ?
L’envie d’entreprendre me démangeait depuis un moment déjà, je ne me satisfaisais plus de recevoir des directives et d’atteindre des objectifs qui ne m’étaient pas propres. En 2006, je décide de m’associer avec une amie pour créer Mystère du Chocolat : une chocolaterie multimarques où l’on retrouve le chocolat décliné sous toutes ses formes. L’aventure durera cinq ans, nous avons décidé d’arrêter et de revendre la chocolaterie pour des raisons personnelles.
Un nouveau projet s’offre alors à moi en 2011, la création d’une filiale française, A la quenelle de Lyon, première fabrique de quenelles au Brésil. L’adaptation du projet prendra un an. Les débuts furent assez difficiles, nous avons dû gérer des matières premières différentes car nous ne voulions pas importer les produits, l’absence de machines adéquates mais aussi l’adaptation du produit au Brésil, nouveaux formats, nouvelles saveurs, nouvelles sauces.
Quels sont les perspectives de développement pour A la quenelle de Lyon en 2014 ?
Nous souhaitons développer le marché des particuliers et des professionnels avec l’ouverture d’un magasin destiné aux particuliers à São Paulo, le démarrage de la vente online, ainsi que la commercialisation du produit dans les « Emporios », marchés.
Début 2014 nous avons pour projet la création d’un dépôt à Rio ainsi que la mise sur le marché d’une seconde gamme de produits. Aussi, nous souhaitons inscrire notre petite entreprise dans le cadre de l’engagement social, en privilégiant l’embauche dans des milieux défavorisés.
Pourquoi avez vous choisi le Brésil pour entreprendre ? Et pensez-vous qu’être une femme dans le monde entrepreneurial est un atout ?
Je n’ai pas choisi d’entreprendre au Brésil, c’est le Brésil qui m’a donné envie d’entreprendre. Selon moi, le Brésil, est clairement un pays entrepreneurial de par son opiniâtreté et sa conjoncture économique actuelle. C’est aussi un pays très paradoxal : entreprendre ici sera plus simple grâce à l’enthousiasme ambiant, typiquement brésilien, cependant la bureaucratie est particulièrement lourde et peut facilement décourager. La patience est une vertu indispensable pour entreprendre au Brésil.
Pour moi il n’y a pas d’avantage à être une femme comme il n’y a pas d’avantage à être un homme, on est avant tout entrepreneur. Les qualités qui incombent à un entrepreneur n’ont pas de sexe, ni la manière d’aborder un projet.
Quelles sont pour vous les qualités essentielles pour entreprendre au Brésil ?
La passion, c’est fondamental pour la réussite d’un projet entrepreneurial. La détermination et la ténacité sont deux qualités indispensables car entreprendre implique de devoir faire face à de nombreux défis et obstacles, qui peuvent être décourageants.
Il faut aussi pouvoir s’adapter à un autre type de management. Les Brésiliens se lancent très vite dans un projet, mais le plus dur est de les motiver sur la durée, et pour cela il est essentiel de comprendre la culture brésilienne.
Et surtout il est important de savoir que lorsque l’on entreprend, on ne peut pas se permettre de compter les heures et cela impacte inévitablement notre vie personnelle.
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Par Alicia Fournier et Marine Agin pour My Little Brasil
Vs souhaitant tout le succès voulu et mérité à “La Quenelle de Lyon”, je serais curieux de savoir si a) vous êtes Lyonnaise d’origine? b) si vous n’êtes pas de la famille de François (Dossa) connu quelques 20 ans plus tôt; voire même plus…
Amicalement
Patrick Bourrier
Vs souhaitant tout le succès voulu et mérité à “La Quenelle de Lyon”, je serais curieux de savoir si a) vous êtes Lyonnaise d’origine? b) si vous n’êtes pas de la famille de François (Dossa) connu quelques 20 ans plus tôt; voire même plus…
Amicalement
Patrick Bourrier