
Quelques années de droit et tout le reste de travers ! Diplômé de Paris II Assas en droit des affaires, je vis aujourd’hui à São Paulo et je suis auteur-compositeur, pianiste et chanteur, comment diable en suis-je arrivé là ?
J’ai souvent entendu dire que le droit mène à tout, on ne compte plus le nombre de comédiens, d’écrivains, journalistes et artistes de tout poil qui ont honoré les bancs de la Faculté de leur derrières de créatifs. Cela peut paraître surprenant, la matière pouvant sembler rébarbative. Le droit est pourtant très humain puisqu’il vise à prévenir et trancher les conflits qui nous opposent au quotidien. Les cours vont bien au-delà de l’étude des lois, on y aborde l’Histoire, l’économie, les relations internationales, le droit comparé, une variété de matières qui séduisent facilement le bachelier indécis sommé de choisir une voie. La formation a également le mérite de dispenser en quatre à cinq ans un enseignement recherché par les entreprises et débouchant directement sur une profession.
J’ai toujours été musicien, j’ai commencé le piano dès l’age de trois ans et j’ai composé très tôt. Je me suis toujours senti artiste mais je ne suis pas vraiment né chez les saltimbanques ! Mon père travaille dans la finance et ma mère a reçu une formation de juriste, inutile de vous dire qu’ils ne m’ont pas beaucoup encouragés. Le fait est que, bien plus que la réprobation des parents, le poids inconscient du carcan social, la peur de sortir du rang, contribuent efficacement à faire avorter beaucoup de vocations.
La mienne ne fut que différée, j’ai été au bout de ma maîtrise, commencée dans l’enthousiasme de faire ce que tout le monde désirait me voir faire, terminée avec l’impatience de passer enfin à ce que j’avais envie de faire !
“Pourquoi ai-je été jusqu’au bout ?”, me direz-vous, parce qu’il faut bien finir ce qu’on a commencé et parce que si je n’avais pas reçu ce don j’aurais été un juriste très heureux ! J’ai terminé mes études par un long stage de juriste international dans un grand laboratoire pharmaceutique qui m’a passionné. Malgré tout cela , le désir d’être musicien ne m’avait pas quitté, il s’était même amplifié. J’ai compris alors le sens de mes études, qui m’avaient donné le temps de réfléchir tout en me constituant un bagage.
A la rentrée suivante je me retrouvai donc au CIM, une célèbre école de jazz parisienne. Au bout d’un an passé à me perfectionner, je trouvai un emploi fixe de pianiste au Bœuf sur le Toit ; j’étais à présent un musicien professionnel ! J’ai rapidement acheté du matériel et créé mon home-studio, qui me permit de composer et d’enregistrer ma musique. J’ai travaillé comme compositeur pour une maison de disques, j’ai réalisé des maquettes pour de jeunes talents, j’ai composé pour la publicité, la télévision, les grandes entreprises tout en continuant les concerts. J’ai découvert assez rapidement que le musicien d’aujourd’hui doit savoir tout faire et être organisé. Ma formation de juriste, la rigueur et le sens de la synthèse qu’elle m’a apporté, me servent au quotidien dans ma vie d’entrepreneur.

SÃO PAULO SP, BRASIL, 22-06-2016: Overseas Telegram: Show de lançamento do álbum “Overseas Telegram”, do músico Aymeric Frerejean, com Daniel de Paula na bateria, Dilson Laguna na guitarra e Sergio Carvalho no baixo. O show acontece no Ao Vivo Music Bar, em Moema. (fotos: Edna Marcelino )
Mon épouse Paula est brésilienne, je l’ai rencontrée à Paris, le jour de mon anniversaire ! J’avais envie de connaître son pays et elle de retrouver le sien et, quelques temps après notre mariage, nous voilà à São Paulo ! L’arrivée n’a pas été de tout repos, déménagement bloqué trois mois au port, recherche d’appartement, bureaucratie kafkaïenne, je vous passe les détails, nous sommes tous passés par là ! Côté positif, le sourire des brésiliens, leur gentillesse légendaire. Nous avons été merveilleusement accueillis. Et puis, il y a dans l’air un enthousiasme contagieux, le sentiment que tout est possible.. Paula a un très beau poste dans un grand groupe de luxe et j’ai créé ma boite de production musicale. Dès mon arrivée j’ai rapidement réalisé des musiques de spots publicitaires de grandes marques telles que Havaianas, Sadia, Petrobras. J’ai également commencé une carrière de voix-off car mon accent français est très recherché pour la publicité. Vous l’avez peut-être entendu récemment dans la campagne « Président…LE Queijo ! » Je suis sans cesse impressionné par la créativité des brésiliens et la qualité de leur travail. La publicité brésilienne est la plus primée au monde et le marché de São Paulo est extrêmement actif. C’est aussi au fil des rencontres que j’ai fait dans cet univers que j’ai fait la connaissance des musiciens qui m’ont accompagné dans l’aventure qu’a été l’enregistrement de mon premier album. J’ai eu la chance de travailler avec de grands professionnels qui accompagnent des artistes comme Djavan, Luiza Possi ou Cesar Camargo Mariano. J’ai aussi écrit des chansons, pour des chanteuses consacrées telles que Luciana Mello, Marina de la Riva ou Fabiana Cozza.
Mon disque « Overseas Telegram » vient de sortir et je me concentre à présent sur les concerts. J’adore mélanger le jazz, la chanson française et la musique brésilienne et chanter par exemple du Piaf en m’accompagnant au piano sur un rythme de samba. Mon timbre de voix est souvent comparé à celui de Jamie Cullum ou de Michael Bublé. Le concept plaît beaucoup et de grandes marques comme Dom Pérignon, Krug ou Cheval Blanc font appel à moi pour leurs événements de prestige.
Vous pouvez avoir un aperçu de mon travail et consulter l’agenda de concerts sur mon site :
http://www.aymericfrerejean.com/
A bientôt !
Par Aymeric Frerejean pour MyLittleBrasil
BRAVO, Aymeric! BEL exemple de courage de faire ce vers quoi tu étais appelé,et visiblement sur la voie du succès!
BRAVO, Aymeric! BEL exemple de courage de faire ce vers quoi tu étais appelé,et visiblement sur la voie du succès!