Diplômée de l’Essec, d’une maîtrise de psychologie et plus récemment d’une certification de coaching, Diane Mautin nous livre ses secrets d’un management interculturel optimal.
Après 15 années d’expérience dans des environnements multiculturels en tant que DRH dans les secteurs de la distribution, du luxe, de l’internet et de la banque d’investissement, Diane commence aujourd’hui une carrière de coach (« executive and private coach »).
En qualité de coach, quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui vient travailler avec des brésiliens ?
De manière générale, je conseille toujours à une personne amenée à travailler avec des collaborateurs d’autres cultures de faire preuve d’ouverture d’esprit et d’humilité. C’est le meilleur moyen de créer un respect mutuel et de partir sur des bases saines, pour que chacun puisse progressivement accepter les différences de l’autre, faire accepter les siennes et idéalement garder le ‘meilleur’ de chaque culture…
De même, il est important de ne pas accorder trop d’importance aux idées préconçues ; par exemple, dans l’esprit de beaucoup de Français, un Brésilien aime avant tout jouer au foot ou danser la samba, donc n’est pas forcément très investi dans sa vie professionnelle. Or, la réalité montre que bien souvent, les Brésiliens sont particulièrement engagés professionnellement, ce qui ne les empêche pas en outre de continuer à étudier pendant une bonne partie de leur vie professionnelle (et qui ne les empêche pas non plus d’être une nation particulièrement douée au foot…mais là je rentre dans des considérations beaucoup trop sensibles pour être creusées sur ce blog !). Il est bon de savoir qu’à l’inverse, les Brésiliens trouvent que les Français passent leur temps en vacances…
Enfin, en ce qui concerne spécifiquement le Brésil, on dit habituellement à une personne qui n’est pas habituée à travailler avec des Brésiliens de faire preuve de souplesse et de se montrer conciliant. En caricaturant, on dit parfois qu’un Français est plus efficace s’il est managé avec des remontrances, alors qu’un Brésilien sera plus engagé si on lui prodigue des encouragements. Sur un autre registre, il ne faut pas hésiter à parler dans un cadre professionnel de sujets extra professionnels. On cite toujours l’exemple sacré du football, mais il en existe bien d’autres : les Brésiliens ont une forte capacité à s’ouvrir face à leurs interlocuteur, qui peut frustrer un européen qui voudra rester focalisé sur sa problématique professionnelle, mais qui a la vertu de permettre la mise en place de relations conviviales et durables. Par ailleurs, l’on remarque parfois que les Brésiliens ne disent pas facilement ‘non’, et qu’un manager qui souhaite une réponse engageant ses équipes sur un dossier devra préférer des questions ouvertes du style ‘quand penses-tu pouvoir avoir finalisé ta présentation ?’ plutôt que ‘est-ce que tu peux la finir pour vendredi ?’
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire, mais ce sera pour une prochaine fois !
À lire également:
- Le management interculturel au Brésil – 1/2,
- Diane Mautin, Coach de top managers au Brésil,
- Approche comparative du management français et brésilien,
Par Diane Mautin pour My Little Brasilcontact : diane.mautin@coachingboutique.com.br