
My Little Brasil vous livre le contenu d’un article publié dans la revue 01Business peu après les grandes manifestations de juin 2013 qui montre le pouvoir des réseaux sociaux au Brésil.
Elles ont éclaté à São Paulo. Déclenchées par la hausse des tarifs de bus et menées dans un désordre apparent sans leaders identifiés, les manifestations qui ont agité le Brésil en juin dernier ont mobilisé des milliers de personnes. Du jamais-vu depuis les manifs anti-Collor du début des années 1990. La presse écrite et la télévision ont qualifié ces mouvements de fronde sociale.
Ils révèlent surtout l’émergence d’une nouvelle forme d’activisme, notamment chez les jeunes, grands absents de l’espace public. Ceux-ci trouvent dans le Web un canal d’organisation et d’expression pour dénoncer tout ce qui ne tourne plus rond dans une économie malade de son inflation. Les milliards investis dans des événements sportifs (Coupe du monde, JO…) n’améliorent pas la qualité des services publics (écoles, hôpitaux…)
Détournements de comptes
La contestation a ainsi commencé sur la Toile par des débats en ligne et des invitations à rejoindre les manifs de rue organisées par les jeunes du Mouvement pour le Ticket Gratuit. Ce courant s’est vite étendu à d’autres groupes aux revendications multiples, ralliant même les hackers indignés du collectif Anonymous Brasil.
A leur actif ? Le détournement du compte Twitter de Veja, un influent magazine accusé de criminaliser les mouvements sociaux. Tiré à plus d’un million d’exemplaires, Veja recrute les trois quarts de son lectorat parmi les 12 % de Brésiliens les plus aisés. Ils n’en sont pas restés là. Le 6 septembre, ils ont piraté le compte Twitter du troisième quotidien d’informations, O Globo, accusé de conservatisme et de collusion avec le pouvoir.
Relais de la colère
Les réseaux sociaux ont ensuite relayé et amplifié la colère des manifestants. Ils ont aussi permis aux divers mouvements de s’organiser en temps réel grâce aux tweets et à la diffusion de vidéos virales. Twitter, qui compte plus de 41 millions d’utilisateurs au Brésil, fut l’un des principaux relais d’informations en direct : entre les 6 et 26 juin, 11 millions de tweets contenant “ Brasil ” et 2 millions pour “ protesto ” ont été enregistrés. Avec les tags #vemprarua (viens dans la rue) ou #ogiganteacordou (le géant s’est réveillé), les manifestants ont doublé les journalistes sur le Net et contourné dans la rue les barrages policiers.
Avec 76 millions d’utilisateurs au Brésil, Facebook a servi aux manifestants à diffuser tracts, mots d’ordre et photos. Le 13 juin, le réseau a connu le troisième pic le plus important de l’année, avec plus de 70 % de connexions. Les événements y ont été relayés à chaud, en images, grâce aux smartphones dont les ventes croissent vite au Brésil (+110 % au deuxième trimestre 2013 par rapport à 2012).
Conscient de son potentiel (un utilisateur sur trois accède à son compte via un smartphone), le réseau social a signé en août un accord avec l’opérateur mobile Claro pour offrir à ses clients un accès gratuit à l’appli. Youtube n’est pas en reste, avec plusieurs opérations de communication virale réussies parmi les 58 millions de vidéos visionnées chaque mois.
Postées par Anonymous Brasil, deux d’entre elles ont enregistré 4,4 millions de vues les 18 et 21 juin. La première énumérait les cinq revendications majeures du ras-le-bol social, la seconde critiquait le discours de la présidente Dilma Roussef. L’accès à Internet et la pénétration des réseaux sociaux ont durablement redéfini les contours de la lutte sociale au Brésil. Et les manifs de juin mis une claque aux médias traditionnels.
Par Alexandrine Brami, Digital Factory Brazil pour 01Business
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Qu’en est-il de Orkut le réseau de Goggle qui n’était connu qu’au Brésil, ou à peu près? Est-il encore utilisé?
Je viens de me créer un compte pour voir, Orkut est marginal aujourd’hui mais est encore utilisé !
La fermeture du site avait pourtant été demandée en 2006, car il hébergeait trop d’incitation au racisme, à la pédophilie et à l’homophobie.
Curieux que ces dérives soient particulières à Orkut. N’y-a-t-il pas les mêmes dérives sur les autres réseaux sociaux?
Qu’en est-il de Orkut le réseau de Goggle qui n’était connu qu’au Brésil, ou à peu près? Est-il encore utilisé?
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La fermeture du site avait pourtant été demandée en 2006, car il hébergeait trop d’incitation au racisme, à la pédophilie et à l’homophobie.
Curieux que ces dérives soient particulières à Orkut. N’y-a-t-il pas les mêmes dérives sur les autres réseaux sociaux?